Copyleft Attitude, le compte-rendu du 24, 25 et 26/03/2000 à Public>.

Oui, c’était le bazar, un joyeux bazar constructif où beaucoup de choses ont eu lieu, sans éprouver le besoin de la démonstration.
Au terme de ces 3 journées, nous avons posé les bases de la rédaction d’une licence GPL pour l’art avec l’aide de Mélanie Clément-Fontaine, Doctorante en droit de la propriété intellectuelle http://crao.net/gpl.

Beaucoup d’interventions, pas mal d’imprévus, ou l’inverse 😉

J’ai proposé aux intervenants de ces 3 journées d’écrire un compte-rendu. Voici les compte-rendus :

      À (At) 1:29 +0200 28/03/00,

Isabelle Vodjdani

    écrivait (wrote) :

 » Je ne pense pas pouvoir résumer en quelques lignes le bilan provisoire que je tire de ce week-end.
J’ai particulièrement apprécié le mélange étrange et tendu entre l’aspect studieux des piles de documents, des tables de discussions, des affiches et des écrans côtoyant le petit folklore bigarré de ce qui à première vue pouvait ressembler à une foire à la patate. Pour aller au plus court, il m’a semblé que les actes, les bric à brac et les tables rondes avec café + sucre étaient plus efficaces que les affichages de textes pour favoriser les échanges d’idées. Mais plus que tout cela, c’était l’affabilité et l’ouverture personnelle des participants (visiteurs compris) qui était déterminante.
J’ai trouvé que le fractionnement des coins de discussion et d’échanges divers était très excitant, beaucoup plus en tout cas que la forme d’un colloque.
Je regrette que certains pôles très intéressants (celui de la banque de questions par exemple) n’aient presque pas fonctionné et je m’interroge sur les raisons de cette inhibition.
La disponibilité d’esprit de Mélanie Clément-Fontaine qui a su véritablement écouter les propos désordonnés et contradictoires des artistes était un vrai cadeau. Même si dans la forme on peut regretter le désordre des points de vues particularistes qui se croisaient en tout sens, il faut reconnaître que c’était nécessaire. Il apparaissait assez rapidement qu’on ne peut pas aborder l’abstraction de dispositions juridiques d’un protocole s’inspirant du GPL en refoulant d’emblée la diversité des exemples particuliers. En effet, les artistes ne produisent pas toujours des œuvres purement allographiques (c’est à dire des oeuvres où la notion d’original n’est plus pertinent). L’hybridation entre la règle et l’occurrence, le générique et le singulier, l’immatériel et le matériel est leur terrain de prédilection. On s’est finalement aperçu Dimanche, que c’est en laissant libre cours au déferlement des études de cas, que l’idée d’une licence se présentant sous la forme d’un menu à options a pu enfin émerger.
Il apparaissait également, que les artistes dont la démarche offre plus ou moins d’affinités avec l’esprit du copyleft sont nécessairement appelés à faire preuve d’un minimum d’inventivité en matière contractuelle, et qu’un modèle de licence, même s’il n’a pas à être copié à la lettre, n’en est pas moins nécessaire comme repère ou base de travail pour chacun.
Il m’a semblé aussi que pour certains, l’idée du copyleft était parfois anxiogène (ou excitant selon les goùts) dans la mesure où conçue isolément en dehors de tout protocole contractuel, elle était assimilée à une sorte de désintégration de l’oeuvre et de l’identité de l’artiste. Le fait que nombre
d’artistes et de participants se présentent sous des labels, des surnoms ou des diminutifs m’a paru significatif à cet égard. Soit comme anticipation de leur propre effacement, soit comme protection, ces dé-nomminations les mettraient-elles hors d’atteinte de l’altérité? L’affinement d’un cadre juridique permettant de préserver l’intégrité des démarches engagées sur la voie du copyleft devrait sans doute contribuer à lever ce genre de craintes. »

      À (At) 17:02 +0200 29/03/00,

Frederic Goudal

    écrivait (wrote) :

Copyleft Attitude 2 fut l’occasion de mettre en pratique les beaux discours de Copyleft Attitude 1. On se rend compte rapidement que l’intégration de notions copyleft dans un travail demande une approche spécifique et qu’on ne peut pas simplement copylefter n’importe quoi. La mise en pratique montre que les gens s’adaptent très bien à l’esprit d’un travail, et que l’on peut construire simplement une « oeuvre » cohérente à plusieurs dans des conditions proches du Logiciel Libre.
CoFiLHtitude : http://www.filh.org/coFiLHtitude

      À (At) 1:00 +0200 30/03/00,

Etienne André

    écrivait (wrote) :

C’était passionnant de rencontrer des artistes (Isabelle, Frédéric, Edouard…) qui se placent résolument dans une optique du « libre », en amenant leurs travaux aux frontières des conceptions classiques de l’appropriable.
Mais… l’objectif de la gauche d’auteur n’est pas de faire de chaque artiste un nouveau Duchamp avant-gardiste. Il s’agit d’après moi d’offrir un nouveau cadre à toutes les formes d’art. Aurait-on été HS ?
Non, car cette confrontation nous aura permis justement de mettre à plat notre besoin d’universalité, tout en le testant à l’aune des audaces des artistes qui nous ont rejoint.
« Park New Choir » : http://parknewchoir.free.fr/

      À (At) 9:21 +0200 30/03/00,

Laurent Martelli

    écrivait (wrote) :

Le petit improvisateur aléatoire que j’ai réalisé le week-end dernier lors de Copyleft Attitude est maintenant disponible sur ma petite page ouèbe :
http://perso.cybercable.fr/martelli/impro

Deux courts exemples au format midi et mp3 sont aussi disponibles.

Amusez-vous bien.

      À (At) 15:08 +0200 30/03/00,

marta

    écrivait (wrote) :

The first thing I saw when I walked into Copyleft Attitude 2 was an absolutely gorgeous naked girl, accompanied by a young naked man sauntering across the room, his penis swaying in his gait. They lay across a table, while photographed, and I noted that her back showed the signs of a computer: the muscles around the wings developped from the posture of gaze.

Bang Bang Capone, the saxophonist, whet her reeds.

The heavyweights Gurita and Mbaraaq sat at a table in a café just outside with the Light and constant flame, Thierry Theolier.

Antoine Moreau threw glances of acknowledgement while conversing. A lady showed her wares, boxes with products other than what they advertised and then she requested jokes inspired by the situration, jokes that would be published.

Gérard Esmérian danced in a tutu with a hot pink ribbon, supported by Peggy Sibille, Omour N’diaye de Padalal stood in a stiffly pressed african inspired gown, and I Marta, gave a poem in the name of Tigre (titre non-déposé), accompanied by Bang Bang Capone…

      À (At) 15:40 +0200 30/03/00,

SAMMBA WARABA

    écrivait (wrote) :

Alexandre Gurita ayant invité Gérard Esmèrian et Oumar N’diaye de Padalal à participer à la Fête d’Internet, je fus amené à composer pour eux une déclaration sur « le Web avant Sumer puis de nos jours » agrémenté de l’intermède DENSE, ballet en trois parties qui utilisant le concept de mouvement arrêté de la chorégraphe Claudia Triozzi et la proposition de plâtrage d’Antoine Moreau permit à Gérard Esmèrian qui fût artiste peintre dix ans en son jeune âge (1955-1965) de débuter une carrière de danseur-étoile au crépuscule de sa vie.
Dense : http://www.multimania.com/dense

      À (At) 16:11 +0200 31/03/00,

Roberto Martinez

    écrivait (wrote) :

Cette deuxième partie de Copyleft se devait d’être un « workshop » ce ne fut pas le cas le vendredi 24 mars au soir mais plutôt le samedi et le dimanche.

Samedi : une discussion intéressante débutât vers 15h30, au cours de laquelle: les Acolytes de l’art, Michel Gaillot, Jean-Claude Moineau, Emmanuelle Gall, Isabelle Vojdani, Antoine Moreau, François Deck, …. débattirent de l’importance ou de l’intérêt du copyleft pour les artistes et de la nécessité ou non de créer une licence type G.P.L. pour l’art contemporain. Les avis partagés ont renvoyé au lendemain les tenants de l’écriture juridique de ces licences et les autres de conclurent que la notion d’artiste est peut-être bien plus large que celle du copyleft et que l’emploi par les artistes de licences ne ferait que donner des règles que d’autres artistes auraient de toutes façon envie de transgresser (la transgression étant un élément du vocabulaire de l’art)

Dimanche : autour de Mélanie Clément-Fontaine (juriste) A. Moreau, E. Boyer, E. Maillet,
A-M. Morice, THTH, I. Vojdani, les Acolytes de l’art … commençait l’élaboration d’une licence générale (avec des alinéas permettant des cas différenciés) non sans discussion reprenant la discussion de samedi et la développant laissant apparaître autant de cas particulier que de participants. La rédaction de cette licence est aujourd’hui en écriture.

Un autre travaille commence dés aujourd’hui, la revue « Allotopie » publiera à la rentrée (sept-oct) un numéro spécial « Copyleft ». A ce propos tous les participants à « Copyleft attitude » et « Workshop copyleft » sont invités à proposer des textes, des traces… merci

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