« Ce colloque, entend rapprocher les acteurs de trois mondes : le monde de l’art, le monde de l’entreprise, le monde des technologies et des industries du numérique, dans le contexte des débats ouverts à propos du développement industriel et culturel de l’Europe.
L’entreprise aujourd’hui ne cesse de se porter au-delà des frontières qui la cantonnaient à l’univers de la rationalité gestionnaire, et dans un monde en mutation rapide, elle se doit d’inventer, de créer, d’innover. La « plasticité » de l’artiste devrait-elle dès lors être appelée à la rescousse d’une entreprise sommée de « créer » ?
D’un autre côté, l’art, de la première modernité jusqu’à nous, n’a cessé de se porter au-delà des frontières qui lui assignaient une place fixe et une fonction simplement décorative sur les murs du collectionneur ou les cimaises du musée. L’art a voulu aller vers la vie même et se porter à la rencontre des autres systèmes symboliques ou sociaux : systèmes des médias et des industries de l’imaginaire (avec un artiste comme Andy Warhol et le Pop art), système de la ville et de l’espace public (avec les arts de l’environnement, et des artistes comme Christo, ou encore Beuys, et son idée d’un art conçu comme sculpture sociale), système technoscientifique (avec les arts du numérique), et même système économique (avec l’économic’s art, ou les expériences d’artistes entrepreneurs qui se multiplient aujourd’hui, sans compter les collaborations directes entre artistes et entrepreneurs).
Enfin, la guerre économique se mène aujourd’hui dans le champ culturel et esthétique. C’est en effet par la culture que l’on modèle les goùts et les comportements des consommateurs. Ainsi, la part de l’imaginaire » va croissant dans les produits que nous consommons et échangeons et la culture est devenue un enjeu industriel et marchand considérable, plaçant l’esthétique au cœur même de l’économie de marché actuelle.
Si ces trois paradigmes font l’objet de très nombreuses recherches, et constituent même des champs de recherche spécifiques et structurés, mais ils n’ont jamais été, à notre connaissance, articulés dans une approche interdisciplinaire – alors même que la nécessité de cette articulation s’impose à l’évidence. «
Colloque international « Arts, Entreprises & Technologies »
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